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Lycée Bonaparte – Autun

“L’enfermement” : un projet photographique de la classe Sciences et Patrimoine

Les élèves de 2nde de la classe Sciences et Patrimoine ont pris part à un ambitieux projet ÉAC destiné à leur faire découvrir un lieu peu commun : l'ancienne prison panoptique d'Autun. La restitution de ce projet a pris la forme d'une exposition photographique.

Ce ne sont pas moins de neuf séances programmées qui jalonnent ce projet. Quatre séances en demi-groupes ont tout d’abord permis aux élèves de travailler à partir d’archives avec Théophile Lavault, docteur et chercheur en philosophie. Un atelier photographie encadré par Coline Parizot a également eu lieu en novembre et en décembre. Puis les élèves ont découvert le combing painting  avec Juliette Lavault, au cours de quatre nouvelles séances.

Parmi les 62 photographies prises par les lycéens et visibles sur le blog de la classe Sciences et Patrimoine, quatre ont été choisies par la classe pour une exposition commune avec les élèves de la Classe à Horaires Aménagés arts plastiques du collège de la Châtaigneraie sur le thème de la prison.

La visite de la prison, point de départ du projet, a été menée par Isabelle Thibaudet, professeur de sciences-physique et coordonnatrice de cette classe, Irène Verpiot, chargée de médiation à la Direction des musées et Théophile Lavault.

Voici un compte-rendu rédigé par Nathalie de Haan, élève de cette classe.

“Vendredi 16 octobre, nous avons visité les deux anciennes prisons.

La vieille prison se trouve en dessous de l’ancien tribunal, près de la cathédrale. Maintenant, elle sert de réserve pour les fouilles archéologiques, mais de 1790 à 1855, c’était une prison. Avant 1790, elle servait de grenier à sel, pour la gabelle.

Elle est composée de deux pièces pouvant contenir 80 personnes, mais elles en ont contenu 35 au maximum. C’était une prison avec un enfermement collectif, où les femmes, les enfants et les hommes étaient rassemblés. La prison a très peu de fenêtres, et ses dernières sont petites et sombres. Par conséquent, il ne faisait pas très clair.

Quand on rentre dans la première salle, il y a une sorte de fenêtre dans le mur. Cette dernière servait à un prêtre qui se mettait de l’autre côté des barreaux et qui faisait la messe pour le salut des prisonniers. Ensuite, au fond de la deuxième salle, il y a une porte qui mène à un petit jardin, nommé la « cour de femmes ». Le mur de cette cour était collé au mur du chemin de ronde de la “nouvelle’’ prison. En entrant dans cette cour, à droite, il y a une fosse qui servait de toilettes.

Contrairement à la vieille prison, dans la « nouvelle » prison, l’enfermement est cellulaire, peut-être pour permettre aux prisonniers d’avoir un peu plus d’hygiène et d’intimité. Cette prison a servi de 1855 à 1954 puis a été achetée par M. Lebœuf qui l’utilise comme un parking. Ce dernier a fait enlever tous les barreaux de métal pour les revendre ensuite, et lorsqu’il y a plusieurs années, on a filmé un film à la prison, on a repeint les murs et fait des barreaux en bois.

La construction est composée de deux bâtiments : le bâtiment administratif qui est rectangulaire, avec l’appartement des gardiens au-dessus, et un bâtiment circulaire pour les cellules. Les gardiens étaient trois : le surveillant chef, sa femme, et un simple gardien.

Le bâtiment circulaire possède trois niveaux, soit environ 47 cellules, un toit terrasse où se trouvent huit cours de promenade et résonne beaucoup, peut-être pour la surveillance. Le toit terrasse n’a pas été très utilisé car il y faisait froid, et qu’il y avait des infiltrations d’eau. Dans l’une des cours, il y a une cheminée, qui se trouve au-dessus d’une cellule “VIP“ ou de l’infirmerie.
La prison est dite panoptique ; ce mot est issu du mot panorama, qui veut dire voir sur 380°. Elle s’appelle comme cela car sur le toit terrasse, il y a une vue sur toute la ville. Il y a aussi une verrière avec un vasistas, actionné par l’un des gardiens, ce qui permet au bâtiment circulaire d’avoir beaucoup de lumière.

Aux sous-sols, il y a un mitard, qui est une pièce noire où l’on enfermait les prisonniers ayant fait une faute pour qu’ils puissent réfléchir. Il y a aussi une chaufferie, où le charbon est déposé par une trappe. Le chauffage se fait par calorifère, et il y a donc des tuyaux qui conduisent à chaque cellule et qui se terminent par des bouches. Grâce à cela, il faisait environ 13° dans les cellules.

Au rez-de-chaussée, il y a des marques sur le sol, on pense qu’il y avait auparavant une tour centrale en métal au milieu du bâtiment circulaire.
Chaque cellule comporte deux portes, dont une utilisée uniquement pour la messe. Les cellules possédaient également une paillasse et une toilette chacune. Malheureusement, ces dernières étaient bouchées. Aux fenêtres des cellules, ces dernières étant en forme de trapèze et voutées, il y avait des barreaux, mais ceux-ci étaient dangereux car certains prisonniers s’en sont servis pour se pendre.

Le concept de prison circulaire a été crée par Jeremy Bentham, qui était un philosophe britannique. Il passe d’une surveillance permanente à une sensation de surveillance, ce qui donne un pouvoir psychologique sur les consciences, avec un rapport de pouvoir.”

Le projet s’est poursuivi par la réalisation de créations plastiques réalisées à partir du thème de l’enfermement et exposées dans le site et sous le passage Balthus à Autun.

 

 

article proposé par Isabelle Thibaudet

Contact

Isabelle Thibaudet, professeure de sciences physiques et coordonnatrice de la classe Sciences et Patrimoine, isabelle.thibaudet@ac-dijon.fr

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