Search
Close this search box.

Compte rendu du 2e Comité Régional de l’Éducation Artistique et Culturelle de Bourgogne-Franche-Comté

Le deuxième Comité Régional de l’Éducation Artistique et Culturelle (CREAC) de Bourgogne-Franche-Comté s’est réuni au FRAC de Franche-Comté à Besançon le 30 novembre 2022.

Le deuxième Comité Régional de l’Éducation Artistique et Culturelle (CREAC) de Bourgogne-Franche-Comté s’est réuni au FRAC de Franche-Comté à Besançon le 30 novembre 2022. En octobre 2021, le premier CREAC avait permis de définir une stratégie visant à prioriser quelques axes de développement de l’EAC à l’échelle de la région académique dans l’optique de réussir l’objectif national du 100 % EAC (voir le compte rendu en ligne). Ce deuxième CREAC devait permettre de dresser un premier point d’étape un an après et de prioriser de nouveaux leviers.

Le deuxième Comité Régional de l’Éducation Artistique et Culturelle (CREAC) de Bourgogne-Franche-Comté s’est réuni au FRAC de Franche-Comté à Besançon le 30 novembre 2022. En octobre 2021, le premier CREAC avait permis de définir une stratégie visant à prioriser quelques axes de développement de l’EAC à l’échelle de la région académique dans l’optique de réussir l’objectif national du 100 % EAC (voir le compte rendu en ligne). Ce deuxième CREAC devait permettre de dresser un premier point d’étape un an après et de prioriser de nouveaux leviers.

Après le mot d’accueil de la directrice du FRAC, suivi du témoignage de l’adjointe à la responsable des publics au FRAC présentant un certain nombre d’actions EAC menées par l’établissement, les représentants des institutions à l’invitation de ce CREAC prennent la parole pour contextualiser la réunion de ce jour.

Aymée ROGÉ, directrice régionale des affaires culturelles, représentant également le préfet de région, rappelle les objectifs mis en avant par le CREAC 2021 : partage d’un diagnostic régional ; mobilisation de moyens humains et financiers communs et mise en place d’une gouvernance territoriale à l’échelon départemental. Elle signale enfin l’arrivée en janvier de cette année de la part collective du pass Culture, outil « nouveau et révolutionnaire » au service de la généralisation de l’EAC.

Nathalie ALBERT-MORETTI, rectrice de la région académique, rectrice de l’académie de Besançon, chancelière des universités, présente l’objectif partagé de généralisation de l’EAC et insiste sur les démarches de co-construction des projets avec l’ensemble des partenaires, acteurs artistiques, collectivités et services de l’État.

Claudy CHAUVELOT-DUBAN, conseillère régionale, excuse Nathalie Leblanc, vice-présidente de la Région Bourgogne-Franche-Comté, en charge de la culture et du patrimoine, qui n’a pu être présente. Elle précise que la Région a décidé de reconduire les crédits finançant ses dispositifs EAC. En tant qu’élue également au Conseil départemental de Haute-Saône, elle souligne aussi la difficulté de l’accès à la culture dans les territoires ruraux et l’attachement du Conseil Régional à permettre aux projets culturels de s’y développer dans un esprit de justice sociale.

1er temps : Bilan des actions menées en 2021-22 par les services de l’État et de la Région en faveur de la généralisation de l’EAC

Claudy CHAUVELOT-DUBAN décline les différents dispositifs EAC proposés par la Région aux lycées dans des domaines très différents (musique, arts plastiques, architecture, etc.). Le diaporama présente les nombreuses propositions de projets EAC, tout en signalant aussi une légère baisse de participation, peut-être liée aux difficultés de mobilisation après les confinements.

Nathalie ALBERT-MORETTI dresse le bilan de la mise en place de l’appel à projets partenarial régional DRAC/DRAEAC en 2021-22. Après une concertation entre les deux services, un appel à projets EAC a pu être proposé aux établissements, résultat d’une convergence entre les deux appels à projets développés par le passé dans chacune des académies. Le résultat est intéressant : l’académie de Besançon a vu ainsi son nombre d’élèves concernés augmenter de manière significative, tandis que l’académie de Dijon est passée à des projets plus longs (au moins 12 heures de pratique artistique par classe), ce qui a permis d’en augmenter la qualité.

Pierre N’GAHANE, recteur de l’académie de Dijon, présente de son côté les pôles de ressources pour l’éducation artistique et culturelle (PREAC) : la région Bourgogne-Franche-Comté en comptabilise cinq en 2021-22 (il en existe une quarantaine à l’échelle nationale) : théâtre ; patrimoine archéologique ; danse contemporaine ; musique et voix et photographie. Ces PREAC, inter-catégoriels, permettent de former les formateurs, aussi bien de l’éducation nationale que des partenaires artistiques et culturels. Ces formations inter-catégorielles et inter-degrés sont à favoriser. En 2023, un sixième et nouveau PREAC, Voix d’enfants / Espace scénique au Théâtre Edwige Feuillère à Vesoul, viendra compléter l’offre existante.

Blandine AUBERT, directrice régionale adjointe de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt, rappelle l’existence d’un appel à projets partenarial avec la DRAC, spécifiquement en faveur des établissements d’enseignement agricole. En 2021-21, 22 projets EAC en sont issus ; ils ont concerné près de 700 jeunes.

Aymée ROGÉ conclut cette première partie en présentant une carte de la région récapitulant l’ensemble des contrats d’EAC signés entre l’éducation nationale, la DRAC et les collectivités. 33 contrats dédiés complètement ou partiellement à l’EAC ont actuellement cours, soit dix de plus que l’année précédente. La poursuite de la construction de relations durables et contractualisées avec les collectivités, est l’un des objectifs prioritaires de la DRAC. Le déploiement des contrats se poursuivra à un rythme soutenu mais raisonné.

Des réflexions sont déjà engagées avec les collectivités du Pays (Val de Loire Nivernais, la Bresse Louhannaise, les Communautés de communes des Vosges du Sud, et de Champagnole/Nozeroy Jura, etc.). L’objectif est de simplifier cette démarche de contractualisation afin de la rendre plus lisible et de mettre en place en partenariat avec les collectivités locales des conventions territoriales de développement culturel, notamment dans l’objectif de la labellisation 100 % EAC.

2ème temps : De nouveaux leviers déployés pour la généralisation de l’EAC

La convention pour la généralisation de l’EAC signée en juin 2021 et qui a créé le CREAC, en prévoyait également une déclinaison locale : les Comités Départementaux de l’EAC, CDEAC. Gérard SAMMUT, chargé de mission de la DRAEAC auprès de Monsieur l’IA-DASEN du Doubs, résume les travaux du 1er CDEAC de ce département réuni quelques jours auparavant à la DSDEN du Doubs. L’état des lieux réalisé a permis de témoigner auprès des élus présents des nombreux projets de qualité aussi bien dans le 1er que le 2nd degrés. Patrick DEMANGE, conseiller action culturelle et territoriale de la DRAC, fait état des objectifs communs proposés par le CDEAC pour faire progresser l’existant : former les référents culture et enseignants, identifier les espaces prioritaires et solliciter tous les acteurs de l’EAC pour les accompagner au mieux et continuer à déployer la part collective du

pass Culture (notamment dans les établissements privés). Le 2ème CDEAC du Doubs se réunira dans un an et aura pour objectif de dresser un premier point d’étape concernant l’atteinte de ces objectifs.

Aymée ROGÉ évoque ensuite le label 100 % EAC dont l’objectif est de valoriser l’engagement partenarial sur un territoire. Il incite la collectivité candidate à établir un état des lieux approfondi, à formuler des objectifs en vue d’atteindre dans un délai de cinq années 100 % d’élèves concernés par l’EAC en son sein. S’il n’apporte pas de crédits supplémentaires, le label 100 % EAC constitue une reconnaissance de l’engagement d’une collectivité territoriale en faveur de l’EAC. En 2022, les villes de Besançon, Dijon et Chenôve ont obtenu ce label. Une seconde campagne de labellisation sera proposée aux collectivités au début de l’année 2023. Les services de la DRAC se tiennent à la disposition des collectivités intéressées par cette labellisation, pour conseil.

Patrick AUDARD, 2ème adjoint au maire de la ville de Chenôve en charge de la vie de la cité, de l’administration générale, des finances et de l’administration publique, représente le maire. Il exprime en premier lieu sa fierté de voir sa ville être l’une des trois de Bourgogne-Franche-Comté à avoir été labellisée à l’occasion de la première édition de cette campagne. Il rappelle l’engagement de longue date de la collectivité dans cette politique de généralisation, notamment de sa volonté de travailler avec les publics éloignés. Il précise les actions concrètes menées sur le territoire et les défis de la nouvelle labellisation : label obtenu dans un contexte budgétaire contraint ; volonté de développer la Culture Scientifique Technique et Industrielle – CSTI (afin de faire mieux comprendre les enjeux du réchauffement climatique, par exemple) ; souci de stimuler la participation des citoyens, car « un territoire sans culture, c’est un territoire qui meurt ».

Nathalie ALBERT-MORETTI rappelle les conditions du déploiement de la part collective du pass Culture à partir de janvier 2022 : les webinaires, mis en place par la DRAEAC, la DRAC et la SAS pass Culture, pour former les chefs d’établissements et référents culture (600 participants) ou les partenaires artistiques (200 participants) ainsi que les quatre Journées départementales de l’EAC qui ont été l’occasion, entre autres, de présenter à nouveau la part collective à près de 500 participants. Si le recours au budget alloué à la part collective du pass Culture est resté faible en 2021-22 (tout en étant équivalent à la moyenne nationale), les établissements scolaires ont utilisé en trois mois, depuis début septembre 2022, deux fois plus que les sommes utilisées en 2021-2022, ce qui témoigne d’une réelle appropriation, par les établissements scolaires, de ce nouveau dispositif destiné à servir de levier fort dans l’objectif du 100 % EAC.

Chloé STIEFVATER, chargée de développement territorial pass Culture en Bourgogne-Franche-Comté, précise les principes du dispositif et signale les améliorations techniques apportées à la plate-forme afin que les partenaires puissent poster plus facilement leurs offres collectives. La publication d’un vade-mecum national a permis également de mettre en place en octobre 2022 la commission régionale de labellisation des acteurs désireux de proposer des offres. Le nombre d’offres déposées a ainsi triplé depuis le mois de juin 2022. Chloé STIEFVATER confirme la forte augmentation des crédits utilisées depuis la rentrée 2022 : en trois mois, un élève sur cinq a bénéficié d’un projet financé au moins en partie via la part collective du pass et un établissement sur deux a déjà effectué au moins une réservation. Elle ajoute qu’au-delà de ces chiffres régionaux, il existe également des contrastes importants : les établissements privés utilisent moins leurs crédits que les établissements publics ; il en est de même pour les établissements relevant de la DRAAF qui n’ont eu accès à pass Culture qu’à partir de mars 2022 ; les inégalités territoriales sont importantes (voir le diaporama) : 69 % des établissements du Territoire de Belfort ont déjà utilisé au moins une fois leurs crédits, mais 38 % dans la Nièvre. La ruralité n’est toutefois pas le seul élément pouvant expliquer ces variations, en effet certains départements ruraux, tels que la Haute-Saône (51%), affichent des chiffres très intéressants. Enfin, Chloé STIEFVATER pointe l’articulation délicate entre le pass Culture et certains autres dispositifs, comme ceux liés à l’éducation à l’image par exemple.

3ème temps : Les priorités d’intervention en 2023

Pierre-Olivier ROUSSET, directeur régional adjoint délégué à la DRAC Bourgogne-Franche-Comté, présente la nécessité de travailler au plus près des territoires. L’installation progressive des comités départementaux de l’EAC permettra de renforcer le partenariat avec les collectivités locales. Le développement de la contractualisation au plus près du terrain va dans le même sens pour articuler les engagements des partenaires et fixer ainsi les orientations partagées en matière d’EAC. Il précise que le Label 100 % EAC, premier pas vers la généralisation de l’EAC, constitue un enjeu fort pour les petites et moyennes villes, ainsi que pour les territoires ruraux qu’il s’agit d’accompagner vers cette labellisation. Il termine en soulignant la nécessité de renforcer la part collective pass Culture qui va faire bouger les lignes parmi l’offre existante sur le second degré et qu’il convient d’accompagner les offreurs afin qu’ils puissent utiliser pleinement les crédits du pass Culture.

Éric GADY, délégué régional académique à l’éducation artistique et culturelle, évoque comme autre levier l’intérêt de mettre en place un outil (sous forme de plate-forme collaborative par exemple) permettant au réseau EAC régional de mieux se connaître et de pouvoir échanger informations et valoriser ses actions. De même, la formation, qui a déjà bien évolué cette année, notamment avec la création des écoles académiques de la formation continue (EAFC), doit proposer davantage de formations inter-degrés et inter-catégorielles. Un parcours de formation sur la méthodologie de l’EAC permettra de faire gagner en compétences les stagiaires et de les rendre plus autonomes. Enfin, il rappelle le rôle d’ADAGE (plate-forme nationale géo-localisant 14000 acteurs de l’EAC ; recensant les projets EAC des élèves ; pouvant organiser des appels à projets EAC ; et permettant l’accès, ainsi que la réservation des offres collectives pass Culture) comme guichet de l’EAC pour les enseignants.

À l’issue de ces présentations, Aymée ROGÉ, Nathalie ALBERT-MORETTI et Claudy CHAUVELOT-DUBAN remercient les acteurs pour les actions conduites ainsi que les organisateurs de ce deuxième CREAC.

En savoir plus

À lire aussi

Aller au contenu principal