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“Par les mots ou par les mouvements ?” :  un petit goût de liberté au collège des Quatre Terres (Hérimoncourt – 25).

Le collège des Quatre Terres a accueilli en résidence, du 19 au 23 septembre 2022, un écrivain et une danseuse chorégraphe afin d’expérimenter la liberté d’expression à travers les mots et le mouvement.

Intitulé “Par les mots ou par les mouvements ?”, ce projet a concerné une classe de 3ème du collège. Il repose sur deux médiums artistiques, la danse contemporaine et l’écriture littéraire, pour explorer le thème de la liberté d’expression dans le cadre des commémorations visant à rendre hommage au professeur Samuel Paty.

L’objectif du projet

L’objectif était de travailler autour de la liberté d’expression dans un contexte différent de celui d’un cours et de façon plus originale, plus émotionnelle et plus personnelle : faire ressentir physiquement aux élèves ce qu’est l’expression libre, leur permettre de s’exprimer sans entrave, sans évaluation, sans jugement, leur donner la possibilité de choisir leur mode d’expression privilégié (la danse ou l’écriture).

Il s’agissait également pour les enseignantes de développer à travers un travail différent la confiance en soi, la coopération et l’aisance à l’oral.

À l’issue du projet, il était convenu qu’une petite restitution mettant en valeur le travail fourni serait organisée.

Le déroulement du projet

Ce projet s’est déroulé sur une semaine complète, du 19 au 23 septembre, avec une restitution de “sortie de chantier” le lundi 26 septembre. Les élèves ont bénéficié en tout de 14 heures de travail en atelier mené par Geneviève Pernin, danseuse chorégraphe ou par Christophe Fourvel écrivain. Ils étaient à chaque fois accompagnés des professeurs engagés dans le projet.

Une rencontre préalable a eu lieu entre les artistes, le chef d’établissement Mme Borne et les professeures d’EPS et de français. Lors de cette rencontre, les bases de l’intervention ont été posées et les objectifs fixés.

Les élèves ont été accueillis le premier jour au CDI pour une petite présentation générale par les deux artistes. Ils ont expliqué le thème du projet et les modalités de fonctionnement de cette semaine de résidence puis les élèves ont expérimenté chacun des ateliers afin de se positionner le plus librement possible sur celui qui leur convenait le mieux.

Au cours de la semaine, dans chaque atelier, des exercices ont été menés autour de l’autoportrait, de l’intime. En danse, Geneviève Pernin leur a proposé des temps d’exploration suivant les pistes proposées, puis chaque élève a travaillé à une composition dansée. En écriture, Christophe Fourvel les a incités à explorer leurs souvenirs, à mettre à jour leurs goûts, envies, intérêts en animant des séances d’écriture variées et libres. Son approche souple et son guidage précis ont permis de lancer tous les élèves dans l’écrit sans les brider ou les limiter. Des élèves qui ont voulu s’affranchir de certaines règles ont pu le faire, d’autres ont détourné les principes donnés pour s’approprier l’exercice. Ils ont été accompagnés et guidés avec finesse dans leur autoportrait.

Les professeurs qui encadraient les élèves ont été invités à s’exprimer également à travers le geste, le mouvement, la danse ou les mots, à sortir de leur posture d’observateur ; cela a contribué à déscolariser les exercices et a mis en confiance les élèves.

Le jeudi, les élèves des deux ateliers ont été réunis pour amener un travail plus collectif, « l’idée étant de rester soi au milieu des autres, d’avoir sa place sans empiéter sur celles des autres. Les autoportraits dansés et dits de chacun devant former une danse collective. » (Geneviève Pernin). Les élèves ont pu à ce moment-là passer librement d’une expression à l’autre et s’affranchir des ateliers qui avaient été les leurs.

Après un premier temps d’observation et de réserve, les élèves ont rapidement adhéré au projet et ont petit à petit accepté de libérer leur expression (gestes plus aboutis, plus amples, plus dansés, textes plus personnels, plus originaux, plus longs).

Le retour a été globalement positif sachant que la classe est dynamique au départ mais peu expansive et que les modes d’expressions proposés n’étaient pas forcément ceux vers lesquels ils se portent naturellement.

La « sortie de chantier » qui a débouché sur une petite restitution, a donné de la perspective au projet : les élèves ont montré le fruit de leur travail devant des élèves de 6èmes et 5èmes ce qui a validé de façon positive les travaux menés pendant la semaine.

Le projet s’est conclu avec les artistes sur un très beau texte de Charlotte Delbo lu par Christophe Fourvel autour du devoir de vivre pleinement et librement. Une conclusion à la hauteur de ce qui a été proposé à nos élèves par les deux intervenants. Merci  à eux.

Le bilan

Tous les élèves ont participé et leur retour d’expérience à travers un selfie littéraire (chacun a écrit son ressenti anonymement sur une feuille) a montré qu’ils avaient apprécié cette résidence et pris du plaisir à y participer. Un mot essentiel à nos yeux.

Le projet qui s’intègre parfaitement dans le programme de français de troisième a permis d’aborder dès ce début d’année les thèmes de l’autobiographie mais aussi de la liberté d’expression, de l’importance de l’espace dans la communication. Cela amorce de façon efficace le travail sur la liberté d’expression qui sera au cœur de l’argumentation et cela les prépare à l’oral de fin d’année. Cette intervention sera également suivie d’une collaboration entre les professeurs d’allemand et de français pour l’exploitation d’un film Les rêves dansants (en allemand) sur des élèves qui ont participé à un cours de danse de Pina Bausch et qui livrent leurs appréhensions, peurs, joies, satisfactions et leurs progrès.

Suite à cette semaine, des élèves de 3ème se sont inscrits à l’atelier théâtre.

Au final, même s’il est difficile de mesurer précisément l’impact de cette résidence, elle a permis à un groupe de coopérer, de s’écouter, d’explorer des voix d’expressions libres, de façon déscolarisée mais organisée.

Le projet en bref

Cette résidence d’artiste d’une semaine s’est déroulée du  19 au 23 septembre 2022. Les intervenants étaient Christophe Fourvel, écrivain, et Geneviève Pernin, danseuse-chorégraphe, fondatrice de la compagnie bisontine BRRFTTTT. Ils sont intervenus auprès d’une classe de 3ème composée de 25 élèves. Les encadrants étaient les professeures d’EPS Sandrine Amiotte-Suchet et de français, Martine Brousse.

Le projet a été mené à l’initiative du Conseil départemental du Doubs. Il a été relayé et impulsé au sein de l’établissement par Mme Borne, principale du collège. La classe a travaillé pendant 14 heures et leur travail a donné lieu à une petite restitution devant des élèves de l’établissement.

Contact

article proposé par :

Sandrine Amiotte-Suchet, professeure d’EPS

sandrine.amiotte-suchet@ac-besancon.fr

Martine Brousse, professeure de lettres

martine.brousse@ac-besancon.fr

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