Le MacGuffin est un concept fondamental dans le cinéma d’Hitchcock. L’origine du mot viendrait de l’histoire suivante, racontée par Hitchcock :
Deux voyageurs se trouvent dans un train en Angleterre. L’un dit à l’autre : « Excusez-moi Monsieur, mais qu’est-ce que ce paquet à l’aspect bizarre qui se trouve au-dessus de votre tête ? – Oh, c’est un MacGuffin. A quoi cela sert-il ? – Cela sert à piéger les lions dans les montagnes d’Ecosse – Mais il n’y a pas de lion dans les montagnes d’Ecosse – Alors il n’y a pas de MacGuffin » .
Hitchcock citait souvent cette histoire pour se moquer de ceux qui exigeaient une explication rationnelle à tous les éléments d’un film.
Dans les films d’Hitchcock, le MacGuffin est souvent un élément de l’histoire qui sert à l’initialiser, voire à la justifier mais qui s’avère en fait sans grande importance au cours du déroulement du film.
Exemples :
- Dans les 39 marches, le MG est un ensemble de formules secrètes.
- Dans Psychose, le MG est l’argent dérobé par Marion à son patron au début du film, il va sans dire que la suite est tellement prenante que l’argent est bien vite oublié, mais c’est lui qui a initialisé l’histoire. On parlera aussi ici de « Red Herring » ou fausse piste.
- Dans la main au collet, il s’agit de bijoux.
Hitchcock fait encore plus fort dans La mort aux trousses. Comme il le dit lui-même:
« Dans ce film, j’ai réduit le MacGuffin au minimum. Quand Cary Grant demande à l’agent de la CIA à propos du méchant James Mason : « Que fait cet homme ? Oh, disons qu’il est dans l’import-export de secrets d’état ». Et c’est tout ce que nous devons dire. Mais toute histoire d’espionnage doit avoir son MacGuffin, que ce soit un microfilm ou un objet quelconque caché dans le talon d’un escarpin. »
Ici on peut parler de MG ultime dans la mesure où les secrets du gouvernement n’apparaissent même pas sous forme de documents. Une simple abstraction !
Autres exemples :
- Pulp fiction : l’attaché caisse est le MG dont on ne verra que la lumière dorée. Valise qui passera de mains en mains tout au long du film et qui est également un hommage à un autre MG : la valise d’uranium du film de Robert Aldrich.
Mission impossible : toute l’intrigue tourne autour d’une mystérieuse « patte de lapin » !!! Sic! - Dans Rear Window c’est toute l’intrigue qui n’est que le MacGuffin : un mystère que seuls les protagonistes cherchent à percer, en fait sans intérêt pour les spectateurs, concentrés sur autre chose : l’histoire d’amour au centre du film.
