H.P.N.S, marché pirate sur le darknet a été écrit, mis en scène et interprété par Léonard Matton. Ce spectacle a été représenté le mercredi 23 novembre 2022 à la Maison Nevers Agglomération – Scène conventionnée Art en territoire, dans le cadre du dispositif LASV, à destination des élèves de terminales TMA (Technicien Menuisier Agenceur) et TU (Technicien d’Usinage) du lycée professionnel Pierre Bérégovoy de Fourchambault.
Cette pièce s’inspire d’une histoire vraie, celle d’un pirate d’aujourd’hui, Ross Ulbricht, créateur du premier marché sur la face cachée d’internet : le darknet. L’acronyme du titre fait référence au “High Pressure Nervous Syndrome”, le syndrome pathologique des hautes pressions qui affecte les plongeurs sous-marins restant trop longtemps en immersion profonde. La folie qui s’empare progressivement du personnage de la pièce s’apparente aux crises délirantes générées par ce syndrome.
Le spectacle, porté par un remarquable comédien, joue ainsi sur le parallélisme sémantique entre l’univers virtuel du net et le monde aquatique : du « surf » au terme de « piraterie », les rapprochements sont nombreux. Cette plongée immersive et sensorielle (l’utilisation de la projection vidéo est particulièrement réussie) dans les abysses du net et dans l’esprit torturé d’un « Long John Silver 2.0 » nous interroge sur les notions de liberté et de libéralisme à l’ère du numérique.
À l’issue de la représentation, les élèves de TTMA/TU ont eu la chance de rencontrer Léonard Matton qui a pu répondre à leurs questions sur son travail d’auteur-interprète et de metteur en scène.
Une représentation « Brecht mais intense »
Toujours dans le cadre du dispositif LASV, le jeudi 2 février 2023, les élèves de TTMATU ont eu la chance d’assister, au sein de leur établissement, à la représentation de La femme juive par la compagnie Day-for-night. Cette courte forme théâtrale, mise en scène par Anne Monfort et interprétée par deux excellents comédiens, Léa Masson et Julien Jobert, est extraite de Grand’peur et misère du IIIe Reich, l’œuvre de Bertolt Brecht et Margarete Steffin. Une présentation du contexte historique de la pièce (le sort réservé aux Juifs dans l’Allemagne des années 30) avait été faite au préalable, en classe, par Bertrand Chevalier, professeur de lettres-histoire.
La performance artistique était basée sur le principe des variations scéniques et de la proximité avec le public plongé en immersion au sein de l’action. Une même action dramatique a été présentée sous différentes formes : une mise en scène classique permettant une identification aux personnages et une interprétation brechtienne avec une adresse au spectateur et une distanciation jouant sur les ruptures de ton. Ces propositions ont permis de mettre en lumière les diverses approches possibles de la scénographie et de la direction d’acteur.
À l’issue de la représentation, les élèves ont échangé de manière constructive avec les comédiens sur leur pratique professionnelle. Cette conversation a été l’occasion de revenir sur la révolution opérée par le théâtre brechtien qui a su briser le « quatrième mur » séparant acteur et spectateur. Le choix d’une pièce dont les thèmes politiques font écho aux problématiques du monde actuel (l’exil forcé, l’attitude à adopter face à l’oppression…) a également a incité les lycéens à s’interroger sur les rapports entre l’art et l’engagement citoyen.
