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Collège Marcelle Pardé – Dijon

Projet Danses partagées : « À part ça, je vais bien »

Associer dans une même équipe et sur une même scène des élèves différents, tel est l’enjeu du groupe « danse partagée » de l’association sportive du collège Marcelle Pardé. Une belle aventure pédagogique qui met la danse et la chorégraphie au service des démarches inclusives.
© Collège Marcelle Pardé

Depuis 2019, une quinzaine d’élèves du collège Marcelle Pardé bénéficient d’une heure de pratique hebdomadaire, en dehors de leur temps scolaire obligatoire, au gymnase de leur établissement. Le but de leur projet est de réaliser une chorégraphie collective dont différentes restituions sont prévues en fin d’année scolaire. La particularité de cette initiative est d’associer aux élèves de classes ordinaires dix élèves du dispositif ULIS connaissant des troubles des fonctions cognitives et comportementales. Les valeurs promues par ce travail en équipe sont celles de respect d’autrui, d’engagement, de solidarité et de dépassement de soi.

Chaque séance représente pour ces élèves une occasion de mieux se connaître et de se mettre mutuellement en confiance par le biais de jeux qui les mettent « en présence », non seulement vis-à-vis de l’autre mais aussi vis-à-vis d’eux-mêmes. Au cours de ces séances où s’élabore progressivement une chorégraphie à la fois commune et singulière, les élèves des classes ordinaires jouent un rôle de tuteurs à l’égard de leurs camarades et partenaires. Par groupes restreints ou par binômes, un co-apprentissage fondé sur l’écoute et le partage permet à chacun d’oser et de s’engager dans sa pratique. Les objectifs visés par ce projet sont aussi nombreux qu’ambitieux.

En travaillant sur le corps, l’espace, le temps et l’énergie, il s’agit pour chacun d’atteindre un certain nombre de compétences motrices, cognitives, mais aussi relationnelles et affectives. La réalisation de la chorégraphie suppose en effet de renforcer l’attention et la mémorisation tout en laissant s’exprimer l’imagination créatrice. Ces facultés vont de pair avec le développement de la coordination et de la précision des mouvements ainsi que leur capacité à rendre l’intention et l’émotion en lien avec la musique. Les enjeux affectifs sont bien évidemment cruciaux car il s’agit pour chacun de composer avec l’autre et de construire une relation de confiance et d’entraide dont l’aboutissement sera la capacité à se produire devant un public.

« À part ça, je vais bien. »

Le choix des extraits musicaux de la chorégraphie s’effectue de façon collective. Il amène les élèves à s’inspirer de références et de styles diversifiés. La thématique est elle aussi définie par la communauté des danseurs. Le thème choisi cette année est en prise directe avec le vécu et l’appréhension du quotidien des élèves. « À part ça je vais bien » résume tout à la fois le lot de contraintes subies par chacun et la part de créativité qu’il lui appartient de cultiver afin de mieux se connaître, se reconnaître et à se faire reconnaître, avec les autres comme dans sa propre singularité.

Cette démarche inclusive est ancienne et éprouvée puisque la pratique dite du « sport partagé » a été mise en place il y a quinze ans par l’UNSS. Elle consiste à faire en sorte qu’au sein d’un même lieu, de façon régulière, des élèves en situation de handicap et des élèves issus de classes ordinaires puissent avoir accès et pratiquer le plus grand nombre d’activités communes possibles. Cette démarche a pris une forme nouvelle au contact d’autres groupes poursuivant un projet analogue. L’idée d’orienter la pratique vers la danse chorégraphiée a surgi lors de rencontres nationales au cours desquelles l’équipe a pu apprécier la qualité et la pertinence des restitutions d’autres établissements. Après une brève interruption dû au confinement, l’aventure a repris en 2020-2021 afin de relever un nouveau défi et de nouvelles perspectives.

Au-delà des représentations envisagées au printemps 2021, il s’agit de témoigner de la pratique de la danse partagée en réalisant un documentaire long métrage. L’enjeu est d’inviter un réalisateur comme « témoin en immersion » afin de rendre compte de l’intégralité de la démarche adoptée, des premiers pas permettant la constitution du groupe jusqu’aux spectacles réalisés en public. Une nouvelle dimension apportée une aventure déjà riche qui s’inscrit bien dans la logique de partage qui a présidé à son lancement.

 

Contacts

Collège Marcelle Pardé – 18 rue Condorcet, 21000 Dijon – 03 80 76 97 97

Alexandre Bouchez, professeur d’EPS, alexandre.bouchez@ac-dijon.fr

Lætitia Lambert, enseignante-coordonnatrice du dispositif ULIS laetitia.lambert@ac-dijon.fr

 

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