Avant l’arrivée des intervenants, les élèves ont réfléchi en cours d’arts plastiques à un thème, à un engagement ou à une cause auquel ils sont sensibles. Ils ont recherché des articles publiés concernant le sujet qui les interpelait. Puis ils ont inventé un personnage qui leur ressemble en le dessinant sous plusieurs angles de vue et en différents plans afin de faciliter la création future.
Le workshop s’est déroulé sur deux journées consécutives le lundi 15 mai et le mardi 16 mai 2023 en présence des intervenants Bérangère Delaporte, illustratrice, et Julien Misserey, membre de l’association ChiFouMi.
Un procédé créatif original
Durant la première journée, les élèves ont créé chacun des planches de BD en utilisant la cause qu’ils avaient choisie et le personnage inventé précédemment. Puis ils ont connecté leurs récits les uns aux autres en dessinant des vignettes intermédiaires, formant ainsi une boucle narrative. Ils ont dû ainsi dialoguer les uns avec les autres sur leur thème, leur histoire, partager leur point de vue sur un sujet qui les interpelle et se mettre d’accord pour que les narrations se connectent ensemble. Ce procédé s’inspire de l’écriture sous contrainte mise au point par l’association ChiFouMi. Julien Misserey et Bérangère Delaporte ont donné de précieux conseils pour accompagner cette création.
Le lendemain, l’aventure s’est poursuivie par l’édition d’un fanzine à 48 exemplaires. Les élèves ont produit un objet éditorial en participant à toutes les étapes de production : le choix d’un titre, l’élaboration d’une couverture, l’imposition des planches, leur reproduction/impression, puis l’assemblage et le façonnage des exemplaires. Cet exercice de création collective a été riche et stimulant, leur faisant découvrir une approche de la bande dessinée contemporaine et de l’édition à bas coût. Bérangère Delaporte a présenté son métier et ses créations aux élèves. Livres édités, carnet de dessins, planches dessinées, chemin de fer crayonné, page Instagram montrant des illustrations de toutes sortes, la présentation de son travail a été grandement apprécié.
En fin de workshop, chaque élève de la classe est reparti avec un exemplaire de ce récit collectif. Un exemplaire est disponible à la consultation au CDI.
Faire bouger les lignes
Grâce à ce projet, les élèves redécouvrent le langage de la BD et ils se rendent compte que la création est envisageable quel que soit le niveau de dessin de chacun. Ils se retrouvent enrichis de conseils et méthodes pour que leur dessin soit compréhensible, expressif que la narration soit claire, lisible et dynamique. Cette pratique permet à plusieurs élèves de se sentir plus libres en dessinant : ils osent davantage essayer, pratiquer. Rencontrer Bérangère Delaporte leur montre un aperçu de ce qu’est le métier d’illustratrice. Cela a permis un dialogue sur la pratique du dessin. Devant les carnets de dessins qu’elle avait apportés, les élèves curieux et émerveillés ont déclaré qu’ils n’arriveraient jamais à dessiner ainsi. L’intervenante leur a donné son point de vue en affirmant que le dessin n’est pas un don, mais un travail de longue haleine passionnant et un moyen de répondre à un besoin de s’exprimer.
Dans le prolongement de ces journées, il est prévu une mise en couleur des planches originales de la bande dessinée avec une seule couleur choisie collectivement par les élèves durant le cours d’arts plastiques. Puis, les élèves réfléchiront à la scénographie d’une exposition pour communiquer sur ce projet dans l’établissement. Ils prépareront et installeront cette exposition avant la fin de l’année.
