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Collège de la Châtaigneraie – Autun

Panoptisme et EAC : de l’enfermement au “déprisonnement”

Les élèves de 4ème du collège de la Châtaigneraie ont bénéficié durant l’année 2020-2021 d’un ambitieux projet d’éducation artistique et culturelle en lien avec la redécouverte historique et patrimoniale de la prison panoptique d’Autun, classée au registre des Monuments historiques en 2017.

En partant d’une visite non commentée de la prison, les élèves se sont interrogés à partir de la philosophie de Michel Foucault sur les concepts de surveillance, d’enfermement, de panoptisme et de discipline pour s’approprier la mémoire de cette prison à partir de ses archives. Une manière de s’en emparer qui passait par la photographie, les arts plastiques et la danse.

Une première séance sous forme de visite de la prison a permis aux élèves de découvrir le lieu et de ses particularités architecturales. Un travail sur les sens a été mené : luminosité, son, voir et être vu.

De retour en classe, une réflexion philosophique autour des thèmes du regard, de la surveillance et de la punition a été proposée aux élèves, en référence aux œuvres  de Michel Foucault et notamment à son essai Surveiller et punir.

Traces, empreintes, portes

Un groupe a ensuite travaillé dans le cadre d’un atelier photographie pour effectuer des prises de vue dans le collège. La notion de « traces » a été explorée. À partir de recherches d’archives et de l’observation de photos de la prison et de la salle d’audience de l’ancien tribunal, les élèves ont repéré des graffitis, des traces et des gravures diverses.

Les textes, les photographies et les relevés d’empreintes ont enfin été compilés pour aboutir à une exposition dont la scénographie a été réfléchie en amont. Les élèves de la Classe à Horaires Aménagés arts plastiques ont réalisé des portes en s’inspirant du combine painting, une technique artistique qui associe des éléments de peinture et de sculpture.

Échappées, un projet chorégraphique

Durant la totalité du projet, les élèves de toutes les classes de 4ème  et de l’association sportive danse ont travaillé sur la notion d’enfermement et de regard afin de proposer une chorégraphie filmée dans la prison.

Alors qu’elles découvraient que des prisonnières, un siècle plus tôt, avaient pu être sanctionnées de plusieurs jours de pain sec pour quelques pas de danse dans le chauffoir, les danseuses ont choisi de faire vivre cette mémoire en foulant de leurs pieds nus et légers la dalle sombre et froide de cette même prison. 

Le film créé par la réalisatrice Coline Parizot restitue avec sensibilité et virtuosité la force de ces corps qui, par la danse, s’échappent, se libèrent, pour un instant, du contrôle qui pèse sur eux.  

L’ajout d’une restitution en danse ainsi que l’écriture de textes en français ont permis de compléter le projet initial. Différentes manifestations ont  permis de valoriser ce projet : exposition dans une galerie d’art autunoise, exposition virtuelle sur le site du musée Rolin, film réalisé à partir de la chorégraphie.

Le projet en bref

À l’occasion des recherches en cours menées sur la maison d’arrêt d’Autun, l’association La Bricole, en partenariat avec le service des actions éducatives du Musée Rolin a proposé un projet d’éducation artistique et culturelle à destination des collégiens et lycéens de la ville d’Autun.

Ce projet a bénéficié des interventions de l’architecte Juliette Lavault, architecte, de Théophile Lavault, docteur en philosophie, et de Coline Parizot, réalisatrice. Au collège de la Châtaigneraie, le projet, coordonné par Alexandra Martin, professeure d’EPS et référente culture, a été mené avec quatre classes de 4ème.

Contact

article proposé par Alexandra Martin,  coordonnatrice du projet, professeure référente culture

alexandra.martin@ac-dijon.fr

En savoir plus

“La Prison panoptique, entre visible et invisible” sur le site du Musée Rolin à Autun

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