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Collège au cinéma

THEY LIVE de John Carpenter

Date de sortie 9 avril 1989 
Durée 1h 33min
Avec Roddy Piper, Keith David, Meg Foster
Genre Science fiction
Nationalité Américain
PITCH

Un ouvrier au chômage découvre un groupe discret qui fabrique des lunettes noires. Intrigué, il en essaie une paire et découvre un monde effrayant : de nombreux humains sont en réalité des extraterrestres aux visages hideux et écorchés ; les panneaux publicitaires ordonnent la soumission dans des termes dignes de Big Brother. Avec un autre ouvrier, il affronte les envahisseurs. Mais quel jeu joue Holly, la séduisante responsable des programmes du canal 54 ?

Bande annonce

Liens utiles

Contenus de formation

Formation proposée par Thierry Mura et Cyril Boisgrollier (Yonne).

AVANT LA PROJECTION

1 - Les ténèbres de John Carpenter :

La représentation du Mal :

  • Ce que les élèves doivent retenir : John Carpenter n’est pas un idéaliste, c’est un pessimisme lucide qui croit intimement à l’existence du Mal.
  • Ce que les élèves doivent retenir : la position du héros Carpenterien, c’est celle qui consiste à être à l’avant-poste du combat contre le Mal, sans l’avoir choisi.

Le cinéma Hollywoodien des années 80

  • Ce que les élèves doivent retenir : John Carpenter déteste ce cinéma d’action et ces combats souvent invraisemblables et grotesques qui participent à une glorification d’une politique au sein de laquelle il ne se reconnait plus.

Les points de rupture avec les Studios

  • Ce que les élèves doivent retenir : John Carpenter est en rupture totale avec les studios et ses compatriotes qu’il trouve « endormis ».

2 - Piste pédagogique : analyse de la scène d’ouverture :

Proposition de fiche pédagogique pour accompagner les montages vidéos :

APRES LA PROJECTION

1 - Piste pédagogique : une métaphore du cinéma:

  1. Images vampiriques : multiplicité des écrans, de la publicité à la propagande… un effet d’hypnose flagrant dans notre film!
  2. John Nada, le spectateur : il reste sans cesse distant envers l’action comme peut l’être un spectateur de cinéma. La première partie de la scène d’attaque de Justiceville illustre parfaitement le statut de sentinelle du « héros carpenterien ». Toutes les actions sont observées par Nada qui est systématiquement en avance sur les autres personnages. On est proche du documentaire.
  3. Les lunettes de John, une caméra : les lunettes, objets qui évidemment portent sur le visuel, modifient la vision du héros et abolissent les couleurs pour transformer le monde en noir et blanc qui sont deux nuances profondément cinématographiques.
  4. L’éducation à l’image : voir c’est comprendre ! La sentinelle, c’est celui qui a la chance, ou la malchance de perdre ses œillères au milieu d’une population qui fait tout pour ne pas regarder le mal en face. La façon dont John Carpenter transforme une séquence de combat en enjeu métaphysique est incroyable. Il faut pratiquement 8 minutes de bagarre pour que Franck accepte de regarder, parce que c’est dur de voir !
  5. Nada, le bras armé du réalisateur. John Carpenter : « Si ce genre de chose m’arrivait ? Je crois bien que je deviendrais complètement dingue et que je dégommerais sans doute, moi aussi, quelques monstres ». Une fusion dont le point d’orgue sera illustré par la transgression cinématographique ultime : le regard caméra des deux John accompagné par un magnifique doit d’honneur adressé à tout un panel que l’on pourra s’amuser à lister :  l’hélicoptère et les extraterrestres (pour la critique américaine de l’époque qui, elle, n’aura vraiment rien compris), le capitalisme reaganien, les grands Studios, le cinéma d’action des années 80.

2 - Los Angeles, lieu de tous les possible:

L. A., ville protagoniste : gratte-ciels et bas-fonds composent le visage de cette ville : VIDEO

La perception d’une réalité économique : les années reaganiennes

Reagan, défenseur de l’économie de l’offre, va lancer sa politique dite « Reaganomics », qui repose sur une forte baisse des impôts, la réduction drastique des dépenses publiques, surtout dans le secteur social, mais la sauvegarde du budget de la défense qu’il convient au contraire d’augmenter fortement afin de lutter contre l’« Empire du mal », autrement dit l’Union soviétique. Sur la forme, l’utilisation du noir & blanc sert à appuyer la laideur ce monde réel alors que la couleur sert visuellement les artifices du monde illusoire tel qu’il est vendu par l’administration reaganienne.

La théorie du complot, ou comment créer une atmosphère fantastique de fin du monde : VIDEO

La théorie du complot, ou l’inquiétante étrangeté : VIDEO

3 - Une double satire :

Une satire du capitalisme :

  • Les règles du grand jeu capitaliste, et le parcours de John : d’american dreamer, il deviendra celui qui doit détruire le système : VIDEO

Une satire idéologique :

  • Les aliens sont-ils si méchants, ou ne sont-ils qu’une façon de nous tendre un miroir afin de critiquer la capacité d’autodestruction de l’humanité ? Culte de l’ego, de la violence, de la servitude volontaire… tous les éléments d’un pacte faustien sont réunis : VIDEO

Proposition de fiche pédagogique pour accompagner les montages vidéos « Métaphore du cinéma » , « Les années reaganiennes », « Les lunettes de John » :

4 - Application pratique : les lunettes de John !

Les « lunettes de John » vont permettre aux élèves de se questionner sur la perception de leur quotidien. L’idée est de leur proposer de réaliser une forme très courte en 3 plans qui peut mettre en lumière des stéréotypes, des addictions (smartphone), …

Plan 1 : vue subjective sur un smartphone

Plan 2 : vue objective en contrechamp sur la personne qui utilise le smartphone. Une main entre dans le champ et invite la personne à mettre des lunettes.

Plan 3 : vue subjective en noir et blanc sur… la réalité !

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